L'atelier des bougies d'Ermeton : de la cire recyclée, refondue et purifiée devient bougie

Les boutiques de Théophile

Des bougies usagées, quelques pots, des mèches en coton, des fleurs séchées et beaucoup de créativité… En voilà assez pour des débuts modestes ! Ceux qui ont permis à une sœur âgée de fabriquer de jolies bougies sans prétention et … sans le savoir, de donner naissance à l’atelier de bougies de notre monastère.

Un atelier de fabrication de bougies est né au monastère

Des bougies usagées récoltées par de très nombreux amis, quelques casseroles et boites de conserve, du linge usagé, des moules divers (50 modèles actuellement) et résistant à un emploi régulier, des mèches de bonne qualité, des colorants, des produits achetés pour améliorer la "cire" recyclée…, un garage transformé en atelier…, et voilà que se bonifie la fabrication, se multiplient les modèles et s’affinent les techniques.

Il s’agit dans un premier temps de trier des dizaines de kilos de bougies usagées en tous genres (de la bougie d’offrande aux anciens cierges de Pâques en passant par les bougies de table ou de fantaisie). Il faut séparer par couleurs, par genre de "cire". Les bougies colorées sont éliminées car elles sont trop difficiles à traiter. Certaines qualités de cire sont à exclure.

    

Obtenir la matière première pour les bougies

Il est ensuite nécessaire de fondre les matériaux retenus et de les filtrer pour obtenir une matière première propre et utilisable qui puisse être transformée en blocs pesant à peu près un kilo. Ces blocs sont entreposés dans une annexe en attendant les commandes. Lorsqu’un client précise une demande, il choisit un modèle, une couleur, une quantité. L’artisan doit alors tout mettre en œuvre pour répondre au mieux à la commande. Les blocs sont sortis de la réserve en quantité adéquate, ils sont à nouveau fondus, de la paraffine neuve ainsi que d’autres composants y sont ajoutés.

Des bougies colorées et créatives

Les colorants sont choisis et mélangés pour obtenir le ton demandé. Certains tons sont faciles à réaliser, d’autres plus difficiles. En outre, la cire chaude a une apparence foncée tandis que lorsqu’elle commence à durcir elle paraît blanchir et que la couleur définitive ne correspond ni à l’un ni à l’autre moment. C’est pourquoi quand le contenu d’une casserole de 20 kilos de « cire » est fondu, un petit échantillon est prélevé et mis au frigo afin que, refroidi, il fasse apparaître la couleur qui sera celle de la bougie. Cela demande parfois des tâtonnements un peu difficiles car les tons proposés sont proches les uns des autres. Mais il est aussi agréable de devoir chercher des solutions et de faire œuvre de créativité.

Un moule et une mèche et le tour est joué

Tandis que la "cire" fond, il faut préparer le moule : le garnir d’une mèche adéquate dont il faut soigneusement choisir le diamètre pour que la bougie ne fume ni ne se noie. Cette mèche doit être centrée et tendue. Après avoir rempli le moule une première fois, un temps d’attente est nécessaire pour que la "cire" refroidisse et en refroidissant se rétracte. La couche supérieure déjà durcie doit être percée pour que la bougie ne contienne pas de bulles d’air et une seconde couche doit être versée. Lorsque celle-ci est prise à son tour, la mèche peut être coupée et la bougie terminée. C’est alors le moment de laisser le tout refroidir à fond avant le démoulage. La bougie est alors achevée sauf si le client demande une bougie marbrée ou garnie d’un motif que le moment est alors venu d’appliquer.